L'homme et la mer
Homme libre, toujours tu cherira la mer.
La mer est ton mirroir; tu contmple ton ame
Dans le deroulement infini de sa lame,
Et ton espris n'est pas un gouffre moins amer.
La mer est ton mirroir; tu contmple ton ame
Dans le deroulement infini de sa lame,
Et ton espris n'est pas un gouffre moins amer.
***
Tu te plais a plonger au sein de tin image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrais quelquefois de sa prpre rumeur
Au bruit de cette pleinte indomtable et sauvage.
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrais quelquefois de sa prpre rumeur
Au bruit de cette pleinte indomtable et sauvage.
***
Vous etes tous les deux tenebreux et discrets:
Homme, nul n'a sonde le fond de tes abimes,
O mer, nul ne connait tes richesses intimes,
Tant vous etes jaloux de gardes vos secrets!
Homme, nul n'a sonde le fond de tes abimes,
O mer, nul ne connait tes richesses intimes,
Tant vous etes jaloux de gardes vos secrets!
***
Et cependant, voila des siecles innombrables
Que vous vous combattez sans pitie ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs eternels, o freres implacables!
Que vous vous combattez sans pitie ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs eternels, o freres implacables!
Charles Baudelaire.